Ce rapport documente les effets désastreux de la coopération migratoire entre l’Union européenne, l’Espagne et la Mauritanie. Il dresse un tableau précis des violences systémiques qui découlent de l’externalisation des politiques migratoires européennes. Malgré des années de renforcement sécuritaire et des centaines de millions d’euros investis, la route de l’Atlantique reste l’une des plus meurtrières au monde. En 2024, plus de 10 457 personnes auraient péri ou disparu en mer en tentant de rejoindre les îles Canaries, dont une majorité depuis les côtes mauritaniennes.
Sur fond de pacte migratoire et de financement européen record, la répression s’intensifie en Mauritanie. Depuis décembre 2024, au moins 30 000 personnes, majoritairement noires, ont été ciblées par des rafles, arrêtées sur la base de leur apparence ou de leur langue, puis souvent expulsées vers le Mali ou le Sénégal, dans des conditions indignes, souvent illégales. Avec la promesse d’une nouvelle enveloppe globale d’aides de 500 millions d’euros, l’UE et l’Espagne se sont assurées du plein engagement de la Mauritanie dans la lutte contre la migration dite irrégulière. En contrepartie, la Mauritanie a adopté une nouvelle législation répressive, criminalisant l’entrée irrégulière et facilitant les expulsions arbitraires.
Malgré des conditions de traversée dangereuses et traumatisantes, les personnes arrivées aux Canaries sont régulièrement accusées d’être passeurs, et incarcérées sans garantie d’un procès équitable. Sous couvert de contrôle migratoire, une logique similaire de criminalisation s’est étendue aussi à la Mauritanie. Ce que révèle ce rapport ? Une stratégie migratoire européenne qui sacrifie les droits humains, alimente les violences, et détourne les responsabilités politiques. Plutôt que de sauver des vies, l’Union européenne finance la répression, le racisme et l’injustice.
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